Les patients atteints d’insuffisance rénale chronique avancée (IRC) souffrent d’une altération de la qualité et de la quantité osseuses, avec un risque de fracture non vertébrale 4 à 6 fois supérieur au risque de fracture des témoins appariés. Cependant, en raison de la complexité et des nombreux défis impliqués dans le diagnostic et le traitement de l’ostéoporose au stade avancé de l’IRC, il existe un déficit de soins exceptionnellement élevé, laissant ces patients à haut risque sans protection contre les fractures de fragilité potentiellement mortelles.
Dans un effort pour favoriser un changement de paradigme en ce qui concerne les soins de l’ostéoporose dans l’IRC, le groupe de travail sur l’ostéodystrophie rénale européenne (EUROD), réunissant l’expertise des comités scientifiques de l’Association européenne du rein-European Dialysis and Transplant Association et de l’International Osteoporosis Foundation (IOF). Conseillers et Sociétés nationales, a publié le ‘Déclaration de consensus européen sur le diagnostic et la prise en charge de l’ostéoporose aux stades de l’insuffisance rénale chronique G4-G5D».
Le consensus fournit un examen succinct de la pratique clinique actuelle et présente des recommandations pratiques pour le diagnostic, l’évaluation du risque de fracture, les seuils d’intervention, les stratégies d’intervention non pharmacologiques et pharmacologiques, la surveillance et la prévention secondaire des fractures grâce à des services de liaison pour les fractures reposant sur un coordonnateur.
L’auteur principal, le Dr Pieter Evenepoel, Département de néphrologie des hôpitaux universitaires de Louvain, Louvain, Belgique a déclaré:
«Des perturbations du métabolisme minéral et osseux surviennent tôt au cours de la maladie rénale chronique et deviennent presque universelles chez les patients à un stade avancé de la maladie. Néanmoins, malgré leur risque très élevé de subir des fractures liées à l’ostéoporose, il existe un vaste manque de soins pour l’ostéoporose chez ces patients. Beaucoup les cliniciens ne sont pas certains de la stratégie diagnostique et thérapeutique optimale et cela peut alimenter l’inertie et une approche attentiste en ce qui concerne les soins de l’ostéoporose. «
Les recommandations du consensus sont opportunes et importantes étant donné que la maladie rénale chronique est un problème en croissance rapide dans le monde. On estime que jusqu’à 10 à 15% de la population adulte est touchée. En 2010, on estime que 284 personnes par million d’habitants subissent une dialyse d’entretien (CKD G5D) dans le monde, et ce chiffre est en augmentation compte tenu de l’augmentation rapide des maladies cardiométaboliques chroniques dans le monde.
Des études récentes suggèrent une efficacité similaire des médicaments contre l’ostéoporose courants chez les patients atteints de CKD G4-G5D que dans la population générale de patients. Nous espérons que les recommandations consensuelles pragmatiques résultant de cette collaboration fructueuse entre les sociétés européennes, couvrant l’évaluation, le traitement et le suivi de la santé osseuse dans les maladies rénales, serviront à stimuler une approche proactive et cohésive de la gestion de l’ostéoporose chez ces patients à haut risque. «
Professeur Serge Ferrari, co-auteur et vice-président du Comité des conseillers scientifiques de l’IOF
Les recommandations soulignent également l’importance des services de liaison pour les fractures reposant sur des coordinateurs pour identifier et guider systématiquement les patients atteints de MRC présentant des fractures de fragilité, en étroite collaboration avec les néphrologues dans le cadre de l’équipe multidisciplinaire.
La source:
Fondation internationale de l’ostéoporose
Référence du journal:
Evenepoel, P., et coll. (2020) Déclaration de consensus européen sur le diagnostic et la prise en charge de l’ostéoporose aux stades de l’insuffisance rénale chronique G4 – G5D. Transplantation de dialyse en néphrologie. doi.org/10.1093/ndt/gfaa192.