Une équipe de scientifiques en Estonie a récemment évalué l’efficacité thérapeutique/prophylactique des anticorps polyclonaux anti-coronavirus 2 (SARS-CoV-2) du syndrome respiratoire aigu sévère dérivés du colostrum de vaches immunisées. Les anticorps présentent une grande efficacité pour inhiber l’interaction entre la protéine de pointe du SRAS-CoV-2 et l’enzyme humaine de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2). De plus, les scientifiques ont préparé une formulation de spray nasal avec des anticorps de colostrum qui persiste dans la muqueuse nasale humaine pendant au moins 4 heures.
Une version préimprimée de l’étude est disponible sur le site medRxiv* serveur, tandis que l’article est soumis à une évaluation par les pairs.
Sommaire
Arrière-plan
Au 10 juin 2021, dans le monde, 173 millions de cas confirmés de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), dont 3,7 millions de décès, ont été enregistrés auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Malgré la mise en œuvre stricte de mesures de contrôle et de programmes de vaccination rapide, le nombre de cas de COVID-19 ne cesse d’augmenter dans le monde. Cela pourrait potentiellement être dû à l’émergence de nouvelles variantes virales avec de multiples mutations de pointe, qui sont capables d’échapper à l’immunité de l’hôte développée en réponse à une infection naturelle ou à la vaccination.
Dans les essais cliniques et dans des situations réelles, les anticorps monoclonaux neutralisants ont montré de bonnes efficacités thérapeutiques et prophylactiques contre l’infection par le SRAS-CoV-2. Dans la majorité des cas, des anticorps neutralisants sont développés contre la protéine de pointe virale, qui empêche l’entrée de la cellule hôte du SRAS-CoV-2 en se liant à la protéine de pointe, et ainsi, inhibant la fixation pointe – ACE2. Ainsi, l’immunisation passive avec des anticorps neutralisants est particulièrement utile pour prévenir l’infection par le SRAS-CoV-2 à un stade précoce.
Dans la présente étude, les scientifiques ont dérivé des anticorps polyclonaux anti-SRAS-CoV-2 du colostrum de vaches immunisées, qui montrent une grande efficacité pour bloquer l’infection virale. Ils ont également préparé une formulation pour pulvérisation nasale contenant des anticorps dérivés du colostrum et déterminé sa biodisponibilité dans la muqueuse nasale humaine.
Étudier le design
Pour induire la production d’anticorps, les scientifiques ont immunisé 8 vaches avec la protéine du domaine de liaison au récepteur de pointe (RBD) du SARS-CoV-2 dans des solutions d’adjuvant appropriées deux fois à 3 semaines d’intervalle. Par la suite, ils ont administré aux vaches une dose de rappel de protéine de pointe trimérique SARS-CoV-2 deux semaines après le 2sd dose de vaccin.
Chez les mammifères, les anticorps développés contre les agents pathogènes exogènes s’accumulent naturellement dans le colostrum afin que l’immunité protectrice puisse être transférée aux nouveau-nés par le colostrum. Compte tenu de ce phénomène naturel, les scientifiques ont collecté le colostrum de chaque vache immunisée comme source enrichie d’anticorps polyclonaux anti-SARS-CoV-2.
Pour obtenir le lactosérum (la partie aqueuse du lait), ils ont retiré les lipides du colostrum. Ensuite, ils ont regroupé toutes les fractions de lactosérum et les ont traitées par différentes étapes de filtration et de précipitation fractionnée pour obtenir la préparation purifiée d’anticorps anti-SRAS-CoV-2.
Remarques importantes
Un dosage immuno-enzymatique compétitif a été réalisé pour déterminer la capacité de la préparation d’anticorps de colostrum à empêcher la liaison pointe-ACE2. Les résultats ont révélé que la préparation d’anticorps est très efficace pour empêcher la protéine de pointe trimérique de la souche originale du SRAS-CoV-2 et ses variantes de se lier à l’ACE2 humain. Bien qu’un effet inhibiteur comparable ait été observé contre la souche d’origine et le variant B.1.1.7, la préparation d’anticorps présentait relativement moins de puissance pour bloquer les variants B.1.351 et P.1.
En outre, les résultats du test de neutralisation pseudovirale ont révélé que la préparation d’anticorps bloque efficacement l’entrée dans la cellule hôte des pseudovirus porteurs de la protéine de pointe de la souche originale du SRAS-CoV-2 ou du B.1.1.7, B.1.351, P.1, B.1.617 variantes .1 ou B.1.617.2. Cependant, par rapport à d’autres variantes testées, B.1.351 et P.1 présentaient une résistance plus élevée à la neutralisation médiée par la préparation d’anticorps.
Il est important de noter que la préparation d’anticorps a montré une grande puissance pour inhiber les effets cytopathiques induits par l’authentique SARS-CoV-2, même à de faibles concentrations nanomolaires.
Formulation pour pulvérisation nasale contenant des anticorps du colostrum
Étant donné que le SRAS-CoV-2 attaque principalement les voies respiratoires supérieures, les scientifiques ont pensé à préparer une formulation de spray nasal avec des anticorps contre le colostrum. Ils ont également déterminé combien de temps la préparation reste active sur le site de livraison.
À cette fin, ils ont recruté 16 volontaires sains. La préparation d’anticorps a été administrée à deux concentrations différentes par pulvérisation nasale deux fois dans chaque narine. Les échantillons nasaux ont été collectés 1 et 4 heures après l’administration de la préparation d’anticorps pour mesurer les taux d’anticorps dans la cavité nasale.
Les résultats ont révélé que de grandes quantités d’anticorps anti-SARS-CoV-2 pouvaient être détectées dans la muqueuse nasale même après 4 heures de pulvérisation.
Importance de l’étude
L’étude décrit un nouveau processus d’induction d’anticorps polyclonaux anti-SRAS-CoV-2 dans le colostrum de vaches immunisées avec un pic viral RBD. La préparation d’anticorps présente une puissance de neutralisation élevée contre le SRAS-CoV-2 et ses variantes, notamment B.1.1.7, B.1.351, P.1, B.1.617.1 et B.1.617.2.
Les études de biodisponibilité révèlent que la préparation d’anticorps de colostrum administrée par pulvérisation nasale reste détectable dans la muqueuse nasale pendant au moins 4 heures.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.
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