Des scientifiques des États-Unis et d’Allemagne ont récemment évalué l’efficacité d’un candidat vaccin contre la maladie du coronavirus 2019 (COVID-19) basé sur l’ARNm, CV07050101, pour induire des réponses immunitaires humorales et cellulaires chez les primates non humains. L’étude révèle que la vaccination prime-boost avec le vaccin candidat n’induit qu’une immunité limitée contre le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2). L’étude est actuellement disponible sur le bioRxiv* serveur de préimpression.
Sommaire
Arrière-plan
Le SRAS-CoV-2, l’agent pathogène responsable du COVID-19, est un virus à ARN enveloppé appartenant à la famille des bêta-coronavirus humains. La glycoprotéine de pointe sur la surface virale se lie à l’enzyme de conversion de l’angiotensine de la cellule hôte 2 (ACE2) pour initier le processus d’entrée virale. En raison de sa forte immunogénicité, la protéine de pointe est la cible principale de la plupart des vaccins et des anticorps thérapeutiques qui ont été développés pour contrôler la pandémie de COVID-19.
Parmi les vaccins actuellement disponibles, deux vaccins à base d’ARNm développés par Pfizer/BioNTech et Moderna ont montré une excellente efficacité dans la prévention de l’infection par le SRAS-CoV-2 et du COVID-19 symptomatique à la fois dans les essais cliniques et dans les situations de pandémie du monde réel. Dans la présente étude, les scientifiques ont étudié l’immunogénicité d’un autre vaccin à base d’ARNm, CV07050101, chez des primates non humains.
Étudier le design
Le CV07050101 est un vaccin à base d’ARNm formulé à base de nanoparticules lipidiques développé par CureVac, qui contient la protéine de pointe SARS-CoV-2 pleine longueur stabilisée par préfusion en tant qu’immunogène. Les scientifiques ont évalué l’efficacité du vaccin chez les primates non humains (macaques rhésus) en raison de leur étroite ressemblance avec les humains.
Au total, 12 macaques rhésus séronégatifs ont été sélectionnés pour l’étude. Parmi eux, six ont été immunisés par voie intramusculaire avec deux doses du vaccin (4 µg par dose) à un intervalle de 28 jours. Les six autres animaux ont reçu une injection de solution saline comme dose placebo. Des échantillons de sang ont été prélevés pour une analyse sérologique au départ (avant la vaccination) et 14 jours après chaque dose de vaccin.
Remarques importantes
Concernant l’évaluation de l’innocuité, aucun événement indésirable n’a été observé chez les animaux vaccinés. De plus, tous les paramètres hématologiques testés (globules rouges, globules blancs, plaquettes, hémoglobine, hématocrite, etc.) et biochimiques (glycémie, urée, créatinine, bilirubine, calcium, albumine, phosphatase alcaline, etc.) sont restés inchangés après vaccination. .
En ce qui concerne l’immunogénicité du vaccin, aucun taux détectable d’anticorps de liaison spécifiques aux pointes n’a été observé 14 et 28 jours après l’immunisation primaire. Après 14 jours d’immunisation de rappel, seuls des niveaux inférieurs d’anticorps de liaison ont été détectés chez 4 des six animaux. En revanche, aucun anticorps neutralisant spécifique de pointe n’a été détecté chez les animaux même après une immunisation de rappel.
Semblable à la réponse d’anticorps, aucune réponse de lymphocytes T spécifique de pointe n’a été détectée chez les animaux 14 jours après l’immunisation primaire. Cependant, après 14 jours d’immunisation de rappel, une réponse des lymphocytes T a été détectée chez les mêmes quatre animaux qui ont présenté une réponse d’anticorps détectable après l’immunisation de rappel. De plus, une corrélation a été observée entre la réponse des lymphocytes T spécifiques aux pointes et la réponse des anticorps de liaison.
Importance de l’étude
Les résultats de l’étude révèlent que l’immunisation prime-boost avec le vaccin CV07050101 n’induit qu’une immunité limitée contre le SRAS-CoV-2. La robustesse de la réponse immunitaire induite par le vaccin CV07050101 est nettement inférieure à celle provoquée par d’autres vaccins à base d’ARNm, notamment les vaccins BNT162b2 (Pfizer/BioNTech) et ARNm-1273 (Moderna). Selon les scientifiques, cette différence pourrait être due à la quantité relativement plus faible d’ARNm (4 µg) utilisée dans cette étude pour vacciner les animaux.
Le vaccin CV07050101 est actuellement à l’étude dans des essais cliniques humains. Les données de l’essai ont démontré que le régime d’amorçage de 12 µg du vaccin est capable d’induire des titres d’anticorps neutralisants comparables à ceux des patients COVID-19 non hospitalisés. De plus, dans l’essai clinique de phase I, 66 % des volontaires humains immunisés avec 4 µg du vaccin ont présenté des titres d’anticorps neutralisants détectables.
Prises ensemble, ces observations indiquent une altération dose-dépendante de l’immunogénicité et de l’efficacité de neutralisation du SRAS-CoV-2 du vaccin CV07050101. Une dose élevée de vaccin de 12 µg pourrait être efficace pour fournir une protection contre l’infection par le SRAS-CoV-2.
*Avis important
bioRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.
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