Des chercheurs de la société canadienne de biotechnologie Medicago rapportent que les essais de phase 1 d’un vaccin à base de plantes contre le SRAS-CoV-2 sont en cours et semblent prometteurs.
L’équipe, dirigée par le Dr Brian Ward, professeur de médecine et de microbiologie à l’Université McGill, Canada, a publié les données d’une première étude clinique dans laquelle 180 adultes âgés de 18 à 55 ans ont reçu une injection d’une particule de type virus produite par des plantes. (VLP). L’essai indique que ce nouveau VLP développé pour lutter contre le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2), l’agent causal de la maladie COVID-19, présente de fortes propriétés immunogènes et aucun effet indésirable grave.
Le document de recherche est disponible pour lecture à Médecine de la nature.
Le virus SARS-CoV-2 est désormais responsable de plus de 165 millions de cas dans le monde. Depuis que l’Organisation mondiale de la santé a classé la maladie comme une pandémie il y a près de 18 mois, 180 candidats vaccins ont été développés, dont 12 ont reçu une autorisation d’utilisation du vaccin.
Dans cette nouvelle étude, Ward et ses collègues décrivent leur nouveau candidat vaccin à base de plantes qui a franchi avec succès les essais humains de phase 1.
Le vaccin est produit en insérant la protéine SARS-CoV-2 dans les noyaux de plantes benthi (Nicotiana benthamiana, couramment trouvé en Australie). Celui-ci est ensuite transfecté dans une cellule bactérienne (Agrobacterium tumefaciens) à utiliser comme vecteur. Ces cellules sont ensuite injectées dans la circulation sanguine, où elles expriment la protéine S pour stimuler le système immunitaire.
La recherche a testé ce composé dans trois magnitudes différentes (3,75 μg, 7,5 μg et 15 μg), chacune avec adjuvant avec CpG1018, AS03 ou sans adjuvant. CpG 1018 et AS03 sont des composés couramment ajoutés aux vaccins pour induire une réponse immunitaire plus robuste de l’organisme.
Tous les participants ont reçu leur deuxième dose 21 jours après la première et ont été à nouveau échantillonnés au jour 42 (après l’injection initiale). Comme prévu, l’ajout d’adjuvants CpG 1018 ou AS03 a aidé et augmenté la réponse immunogène présentée par le corps, en particulier avec AS03.
Seuls des effets indésirables légers ont été observés dans des portions de l’échantillon dans tous les groupes de test, avec environ les deux tiers de chaque groupe ressentant une légère douleur au site d’injection après avoir reçu la première dose, et un cinquième a signalé des maux de tête ou de la fatigue. Dans la deuxième dose suivante, cela est resté à peu près le même, bien que les rapports de fatigue et de maux de tête aient augmenté à un tiers. Cependant, tous les effets indésirables ont été notés comme légers à modérés, sans effet grave.
Le but de cette étude était de déterminer la meilleure posologie et la meilleure combinaison d’adjuvants pour renforcer l’immunité. Sur la base de leurs résultats, un calendrier à deux doses avec une concentration de 3,75 μg en plus d’ASO3 a donné les meilleurs résultats, et ces résultats sont passés depuis aux essais de phase 2/3 au Canada et aux États-Unis.
Ces résultats sont prometteurs et mettent en évidence un autre outil diversifié de notre arsenal contre la propagation de la pandémie mondiale de COVID-19.