Prétendant avoir mis au point une seconde peau permettant de rajeunir le visage, des scientifiques américains créent en ce moment le buzz Outre-Atlantique et provoquent un soupçon d’inquiétude chez les lobbyistes et partisans de la retouche artificielle. Qu’en est-il vraiment de cette invention susceptible de s’affirmer comme une alternative crédible à la chirurgie esthétique et ses risques ? Est-elle capable de mettre à mal l’hégémonie des chirurgiens plastiques, comme certains le soutiennent ? Ce produit miracle est-il réellement inoffensif pour la santé ?
Sommaire
Une découverte à prendre au sérieux
En mélangeant deux crèmes spéciales dont la composition reste secrète, une équipe de chercheurs américains de la prestigieuse Université de Harvard et du non moins célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) prétend avoir mis au point un protocole révolutionnaire visant à diminuer les rides et rajeunir le visage.
Excluant les risques propres à l’ensemble des techniques de chirurgie esthétique (injections de Botox, d’acide hyaluronique, peelings, collagène et autres produits de comblement), l’application de ce produit miracle sur la peau créerait une couche protectrice et invisible qui masquerait les cernes et autres signes de vieillissement laissés par le temps. Efficace pendant 24 heures au minimum et résistant à l’eau, à la sudation et à la chaleur, il permettrait également d’hydrater l’épiderme.
L’élaboration de cette seconde peau aurait duré plus de dix années et aurait été menée à l’initiative de la société spécialisée dans les biotechnologies Living Proof. Plus d’une centaine de formules auraient été testées avant de parvenir à l’obtention du composé final, dont les vertus d’adhérence seraient telles que son invisibilité serait tout à fait bluffante. Un dissolvant spécial permettrait de l’enlever si nécessaire.
Afin de confirmer le potentiel de cette crème antiride révolutionnaire, une étude très sérieuse a été menée sur 170 volontaires, qui ont testé son efficacité en tant que substance cosmétique (dans ce cas précis pour masquer les poches graisseuses sous les yeux).
Un argumentaire de poids : éliminer les risques liés à la chirurgie esthétique
Les résultats de cette enquête ont été publiés dans la revue Nature Materials. D’éminents spécialistes de la cosmétologie et des représentants de la communauté scientifique ont validé les premiers bilans qui font état de la qualité irréprochable « d’un film transparent, invisible et extrêmement fin qui redonne à la peau son élasticité et lui permet de conserver son eau, ce qui revient à l’hydrater tout en la laissant respirer. »
Cette découverte est-elle trop belle pour être vraie ? Pas vraiment, si l’on en croit le docteur Martine Bagot, chef du service de dermatologie de l’hôpital Saint-Louis, qui n’est pas du tout impliquée dans ces travaux. Celle-ci souligne l’approche révolutionnaire des concepteurs de la « seconde peau » ainsi que la très haute qualité du produit. Celui-ci est composé de deux crèmes :
- l’une destinée à retenir l’eau (soi-disant bien plus performante que les crèmes hydratantes ou raffermissantes classiques),
- l’autre conçue afin de redonner plus d’élasticité à la peau, faisant disparaître les plis et les rides de l’épiderme.
La combinaison de ces deux crèmes permettrait en outre à la peau de respirer de manière normale.
Le succès de l’invention américaine serait si probant que nombreuses sont les personnes à la considérer comme une alternative tout à fait plausible à la chirurgie esthétique, les risques et dangers de la pratique en moins…
Une alternative crédible aux risques de la chirurgie esthétique ?
Suspicion autour des éléments de composition
Alors que plusieurs responsables de cliniques privées et autres pontes de la chirurgie esthétique américaine semblent déjà s’inquiéter des potentialités de ce remède miracle visant à préserver la jeunesse des traits, la donne n’est pas si simple.
Devant les dangers et les dérives de la chirurgie esthétique, ainsi que les risques qu’elle fait prendre aux personnes qui y ont recours, l’invention de la seconde peau pourrait s’avérer être une excellente nouvelle pour ses adversaires.
C’est pourtant le scepticisme qui nous anime à l’heure d’écrire ces quelques lignes. En effet, si ce complexe cosmétique semble en passe de concurrencer le Botox ou le collagène, sa composition a de quoi interpeller…
Il est en effet constitué de polymères (en résumé, des chaînes moléculaires indépendantes les unes des autres) qui nécessitent l’adjonction d’un corps secret pour les assembler et donner naissance au film transparent formant un maillage de la peau. Peu de chance que cet amalgame soit opéré à partir de produits naturels…
L’un de ses principaux composants serait en plus une sorte de silicone contenant du silicium et de l’oxygène. Rappelons que la silicone est interdite en France dans le domaine de la chirurgie, son administration par injection étant dangereuse pour la santé.
Plus efficace que les méthodes de rajeunissement naturelles ? Probablement pas !
Tout n’est donc pas si rose au pays de l’Oncle Sam ! Et le meilleur moyen de prendre soin de son visage de façon sûre et naturelle est encore d’utiliser des produits qui ne prêtent pas à confusion (tout en bannissant la chirurgie esthétique, ses effets secondaires et ses risques, bien sûr !).
Rappelons à toutes fins utiles que la France peut également s’enorgueillir d’être à l’origine d’une invention qui, elle, ne prête à aucune discussion possible : le lifting naturel HoliFitness ! Nous le devons à la spécialiste des soins holistiques Chantal Lehmann, qui a mis au point un protocole inédit de massage et de musculation du visage, dont les effets ont été scientifiquement validés.
Arguant des prouesses révolutionnaires de la seconde peau, les chercheurs américains qui l’ont mise au point envisagent déjà d’autres applications que celles utilisées pour rajeunir le visage : crèmes solaires, dispositifs médicaux, etc. Si elle permet d’outrepasser les risques de la chirurgie esthétique, elle devra quand même faire ses preuves sur la durée, notamment au niveau de sa tolérance sur un panel plus large d’individus et de son utilisation sur de plus grandes surfaces de la peau (pas uniquement limitées au contour des yeux).